Jeudi 27 avril
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22:08
Le Stade Vélodrome projette dans le ciel un immense halo de lumière. Le public hurle, la sonorisation amplifie ce bruit de foule en délire qui envahit par échos tout le quartier. A 5 minutes de là, ce soir de match, ma voiture m'amène à IBM (drôle de nom pour un lieu de rencontre gay: le siège régional de la firme est tout simplement dans cette rue des quartiers chics marseillais).
L'avenue est déserte... Seule une bagnole blanche assez défoncée stationne près d'un portail. Je longe la quasi épave, et découvre au volant un brun torride, 30 ans, barbe de 3 jours, cheveux ras, oeil noir... un aspect agressif. Une beauté virile, tout le charme des mecs méditerranéens. Son sombre regard me fixe méchamment. Puis il sourit.
Sans quitter nos véhicules, vitres ouvertes, un dialogue s'instaure. Il me balance:
- Qu'est-ce-que tu cherches?
Sa voix est basse, sèche, grave, rauque, popu, hétéro.
- Un mec pour passer un bon moment...
- Ouai... Officiellement, pour ma femme, j'suis aller voir l'OM. Et puis ça m'travaille... Tu sais, j'ai pas l'habitude. J'suis pas pédé mais...
Je lui propose un plan chez moi. Il hésite. Je le rassure en lui disant qu'on boira un verre.
- Après, tu fais ce qu'tu veux.
Il accepte.
Chez moi. On s'installe sur le canapé. Il me demande un whisky. J'lui laisse la bouteille. il en boit 2 verres d'affilée. On parle.
- J'sors de taule. 4 ans aux Baumettes. Putain c'est bon dehors...
- T'as fait quoi comme connerie?
- Série de cambriolages. Puis d'autres...
Il est super beau. Une gueule somptueuse. 1M75 de muscles secs. Il a enlevé sa veste. Son marcel blanc me laisse voir 2 bras balaises recouverts de poils noirs et de tatouages. Il porte une alliance. Il se ressert un verre, puis un autre encore. Je ne suis pas tranquille.
Au bout d'un quart d'heure, je me rapproche de lui. Et le teste: une main s'égare sur sa cuisse bombée. Puis remonte jusqu'à sa braguette. Il se laisse faire. Regarde dans le vide. Je le caresse, puis commence à le déshabiller. j'enlève son jean. Putain il est canon. Son sexe déborde du slip. Grosse queue. Couilles pleines. Des poils partout. J'enlève son tee-shirt... Torse baraqué. Il est nu, et passe à l'attaque. - Fouts-toi à poil.
Pas de câlins. Corps à corps de lutteurs. Peau contre peau. Il n'embrasse pas ne suce pas. Mais Il va accepter le reste...
- On s'encule?
C'est moi qui commence. J'hallucine! J'suis en train de baiser un taulard. Pas de romantisme, il n'arrête pas de répéter agressivement
- Salaud tu m'encules, Salaud! Ouai il te plaît mon cul connard!
Il accepte tout, en m'insultant en permanence. J'ai l'impression qu'à tout instant il va me foutre une baffe et me massacrer. 20 minutes d'extrêmes tensions sexuelles. Baise brute. Pas de domination, pas de soumission. Egalité. Pas de tendresse, qu'un plaisir brusque et viril entre deux hommes qui se ressemblent...
Avant de partir (très vite après la jouissance), il m'a jeté un dernier regard noir, menaçant, en me disant:
- "On s'connait pas, on s'est jamais vu."
Puis il a disparu.